Une année 2016

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COLUMBINE
LES PRELIS

Assurément l’un des titres les plus surprenant de 2016, Les prélis de Colombine parvient à capturer l’essence même de l’adolescence pour le retranscrire dans un morceau d’une incroyable densité. Le thème de la  mélancolie y affronte ceux de la violence et de la frustration dans une bataille d’où seul ressortent vainqueur l’amour de la poésie et l’envie de dévorer le monde. C’est tout ce qu’on souhaite à Foda C. (à la prod’ ET au micro) et ses acolytes, qui nous gratifient en prime d’un clip de grande qualité.

YOUNO
VOILA

Une petite mélodie inoffensive, puis des putain de basses profondes, et enfin Youno commence à rapper. Son flow, très étiré, déconcerte d’abord, de même que ses textes crus et énigmatiques. Puis on finit par se laisser prendre par la singularité du rappeur, par sa façon de rapper, par sa manière d’écrire. « La chose qui me tracasse quand j’y pense, c’est de savoir si mes couilles sont équidistantes ».

Ténébreuse Musique
L’île de l’Incantation

Un sample belliqueux, un Alkpote au sommet de son art multipliant les flows dans le même couplet, un Sidi Sid plus sadique que jamais et un refrain entêtant: L’île de l’incantation conclue parfaitement l’album de la Ténébreuse Musique. De punchlines mongoles en coups de pression gratuits, les champions français de l’horrorcore vous invite sur leur île démoniaque où l’ésotérisme se mêle joyeusement à leurs paillardises.

EDDY
LODELA

Moins connu que Bavoog Avers dont il fait partie, c’est Eddy qui a une place toute méritée dans ce top avec son track Lodela. Totalement novateur, c’est grâce à des initiatives musicales comme Lodela que le rap continue encore d’évoluer pour notre plus grand bonheur. Avec un flow parfois comparé à celui d’Orelsan pour la nonchalance, Eddy utilise le vocodeur avec sens et musicalité pour nous glisser d’un au-delà synthétique « comme toi j’ai l’impression que j’suis pas d’ce monde ». Mention spéciale pour un clip hors code à l’esthétique 90’s.

TRIPLEGO
CODE

Montreuil a inondé 2016 de ses nombreux talents ; TripleGo en est l’étendard dans sa déclinaison cloud-rap. Codé, morceau emblématique de l’EP Eau max, présente une certaine idée du futur, que ce soit au niveau des sonorités électroniques ou bien du traitement de l’image de leur clip. Ce titre est profondément inspirant et mélancolique, l’instrumentale vaporeuse de Momo Spazz venant accentuer l’effet. Le flow de Sanguee précis et nonchalant, quasiment tourné vers lui-même, s’accorde parfaitement avec la production de son acolyte.
PEJMAXX x OL ZICO x NEFASTE
DANS LES YEUX
Grosse connexion en vue à l’orée du mois d’octobre 2016 :  Pejmaxx, Ol Zico, Néfaste et Mani Deiz dévoilent Dans les yeux. Un quoi ? Un refrain ? ces gens n’ont pas le temps pour ce genre de futilités : trois emcees affamés de micro, trois couplets grinçants et crus, contrastants avec la douceur de cet éternel piano boom, et comme toujours, l’alchimie agit. L’auditeur est happé dans le morceau comme dans un univers parallèle. Le ton est donné pour l’album Martyrs Modernes dont le niveau global colle à celui du morceau : excellent !

GEORGIO
HERA

Qui est cette fameuse « Héra »? Une fille ? Son inspiration ? C’est à se demander si le rappeur a rencontré l’amour au sens premier ou de manière plus symbolique. En tout cas, il a pris du recul et il apprécie le goût de la vie. L’instru et le flow sont doux, on découvre une autre facette de Georgio qui s’essayait d’avantage à des titres plus street et plus kickés. Dans les textes, on voit qu’il a pris de la distance, qu’il est plus sincère et ouvert aux autres. Bref, Georgio est en accord avec lui-même et ça se ressent à tous les niveaux possibles.

SOPICO
HEAT

Quand The Loop Snatchers sont à la production, la qualité est certifiée. Hors album, ce morceau reste tout de même un des pilier de l’oeuvre majeure de Sopico. Incontournable pour son côté ténébreux, Heat est un très bon morceau : texte travaillé, rimes acérées et clip désaturé, l’ambiance du track est cohérent et tout à fait aboutie. Sopico est donc un artiste en phase avec sa musique, et ne fait que nous montrer la partie émergée de son potentiel croissant.
Pejmaxx x Ol Zico x Néfaste
 Peine capitale
Quatre emcees, trois voix, une putain d’alchimie : les Martyrs Modernes nous ont offert début novembre le clip du titre Peine Capitale, ô combien représentatif du projet. Il manque peut-être des touches sur le piano, mais aucune mesure à la collaboration de Néfaste, Ol Zico et Pejmaxx, orchestrée par Mani Deiz. Seule la rancœur et la rage émanent de ces textes, et pourtant quelle douceur… Un morceau de 2016 à garder au chaud.
SWIFT GUAD
JARDIN DES PEINES
« A force d’essayer moi j’vais bien finir par faire un classique« . Tous les ingrédients traditionnels sont réunis pour que la magie opère : une prod basée sur un sample de violon mélancolique, un flow direct et sans paillettes, un texte conscient qui empeste la street, des multi-syllabiques nombreuses et complexes (« On préfère s’faire péter les crânes, on fait comme si c’était mieux / On sait très bien que des sheïtans vivent dans la cité des dieux« ). Le bonheur du puriste.
S-CREW
J’AURAIS PAS DU
Nekfeu, Framal, Mekra et 2zer Washington parlent de leurs tourments sentimentaux et de leurs erreurs de jeunesse : « J’ai tellement déconné maintenant j’bad ». On peut également souligner la grande qualité du clip ( et des visuels ) réalisé en plan séquence par Syrine Boulanouar. Le moins que l’on puisse dire c’est que le morceau rentre directement dans la tête. « J’aurais pas du » prend des allures de tube et est l’un des meilleurs titres de leur album Destins Liés.
LORENZO
BEURETTE DE LUXE
L’hymne ultime du romantisme banlieusard. On se retrouve à rire à l’écoute du track tant le personnage de Lorenzo est précis et incarné de manière subtilement grossière. Armé d’un refrain doux et entêtant, ce morceau devient passionnant dans la force qu’il a à rendre drôle (voire ridicule) un sujet pourtant préoccupant et lourd, à savoir la misère sexuelle et affective des banlieues. De là à dire que Lorenzo est un génie, il n’y a qu’un pas…
HAMZA
LA SAUCE
Curry, grosse maîtrise des distorsions vocales, paprika, prod léchée, piment d’espelette, Bruxelles, noix de cajou. On tient là la recette de l’année, tellement cuisinée aux petits oignons que Booba et Mehdi Maizi ont décidé d’en faire une émission de radio. L’année 2016 fut clairement celle de la révélation Hamza. Héritier des influences américaines (notamment la trap de Future & Cie), le prince belge a encore de nombreuses épices dans sa marmite.
TIERS MONDE
BABEL
Un hymne à la paix et à la sagesse dans un monde troublé et au futur incertain. Tour de force que ce Babel, tant la conclusion nous laisse songeur et un peu honteux : « on recherche des fautifs mais je sais que ça vient de nous ». Ultime démonstration que l’on peut faire du rap estampillé -un peu hâtivement- « conscient » sans verser dans le larmoyant ou encore se complaire dans ses poncifs les plus éculés et agaçants. Babel élève le niveau et on aime ça.
KEKRA
MEFIANT
Outsider qui a fait de 2016 son année, Kekra est une véritable nouvelle puissance dans ce foutu rap jeu. Incisif, ses morceaux témoignent d’une seule chose : Kekra a les crocs, et il va tous les manger. Son premier album Vréel est plus que réussi. Il s’achève sur Méfiant, l’outro le plus entêtant de l’année. Bonus non-négligeable : le clip a été réalisé au Japon, et il est absolument superbe. À écouter et à regarder sans modération. Et à suivre en 2017.
JOSMAN
DANS LE VIDE
Le track Dans le vide se démarque du reste de l’EP Matrix : Josman délaisse les sonorités trap pour la douceur du cloudrap. Et c’est réussi ; son rap mélodieux fonctionne à merveille, les variations du flow brisent la monotonie et collent très bien à la prod d’Eazy Dew. Le morceau, bien qu’empreint de légèreté, est vite addictif, au point de l’écouter en boucle. C’est une oasis dans Matrix qu’on aborde toujours avec plaisir en écoutant le projet entier.
ALKPOTE
SADISME & PERVERSION
Accompagné de son DJ Weedim préféré, l’Empereur de la Crasserie se livre parfaitement à son art dans le morceau éponyme de l’album, avec des punchlines bien dégueus mais soignées. Le talent d’Alkpote est une nouvelle fois un régal pour les oreilles et ses détracteurs auront de quoi s’en donner à cœur joie. Le seul rappeur français réellement capable de faire rimer Sadisme et Perversion avec Charisme et Perfection, c’est bien lui. 2017 sera l’année des « pute, pute ».
JORDEE
AVANT
Ce son tiré de son album fantôme BJOVR$^IOP€ qui a refait surface en réédition digitale semble sortir tout droit d’outre-tombe. Toujours dans une douceur infernale Jorrdee décline un texte brut, comme un premier jet incontrôlé laissant libres les interprétations. L’ère du rap vaporeux continue et se précise entre désillusion contenue et implosion poétique, on adore se faire balader dans des vapeurs électroniques pour plonger dans un état second.
S-CREW
FAUSSE NOTE
Hugz Hefner livre ici une prod jouant sur l’association de fausses notes. Ce parti pris artistique est à souligner. Le rap n’est pas l’élève d’un grand conservatoire policé, il doit sentir le vrai, non pas nécessairement la rue, mais l’authenticité des émotions qu’il véhicule. Les fautes et les défauts sont les marques d’une vérité. Le clip joue lui aussi ce rôle ambigu entre l’authenticité, que l’on entend dans le texte et l’ambiance malsaine latente de la vidéo.

RIM’K
MONSTER

A la fois introspectif et racailleux, triste et énervé, Monster est un condensé de Rim’K 2016. Le Tonton du rap français réussit à se glisser dans la tendance du moment tout en gardant son style. Mi-sérieuses, mi-ironiques, les rimes du Vitriot font sa force et lui permettent d’assurer cette rare longévité dans le rap français.  Vivement le prochain album solo.

A2H
MELO

Les premières notes de ce morceau se lancent et suffisent à faire frissonner l’épiderme. La douce voix de Sowlie et celle plus grave d’A2H s’allient pour un instant de grâce. L’époque est à la dépression, il y a un réel besoin de musique pour prendre un second souffle. Ce morceau est un hommage à la mélodie qui nous apaise quand tout semble partir en vrille.

NUSKY & VAATI
GOODBYE

Voilà un bel O.V.N.I de cette année 2016. Sortis tout droit du label de Daryl Zeuja, Jeehelcee Records, Nusky et Vaati nous proposent une balade synthpop pour draguer à la sortie du lycée. C’est plutôt marrant, ça ne se prend pas trop au sérieux et c’est même un peu niais, mais c’est diablement efficace. Le genre de son qui reste dans la tête et qui finit toujours par ressurgir. Un tube quoi !

JUL
MC

Jul a plusieurs catégories d’auditeurs qu’il soigne par alternance de sons mielleux autotunés ou de rap brut. MC fait partie d’une troisième catégorie plus rassembleuse. Une prod simple pour des rafales de phases. Fidèle à sa ville, ce n’est pas demain la veille que le rappeur le plus productif et le plus décrié de France laissera tomber son jogging et ses claquettes.

FIXPEN SILL
L’AQUARIUM

Un son qui défonce autant que leur « beuh létale et du népalais ». C’est sur une instru agitée que les deux zigotos du Fixpen Sill vont cracher leur magma pendant un peu moins de 4 minutes, avec un refrain des plus hypnotisant et des couplets aussi cinglants que dévastateurs. La fumée leur trouble peut être la vue mais elle leur aura permis de sortir un morceau bien déchainé.

BIG BUDHA CHEEZ
MERCURE

Mercure nous sort un instant des ruelles et caniveaux fumants de l’oppressante ville fictive M.City aka Montreuil la nuit. C’est alors un grand voyage spatial et cosmique qui s’offre à nous, la tête dans les étoiles, les oreilles happées par ce sample oldschool planant, nos pensées tournées vers l’infini et sa multitude de questions. Encore un grand coup pour Waly en 2016.

NEPAL X DOUMS
SUGA SUGA

Une instru d’un tube des années 90 remixé à la sauce 2fingz, voilà une recette que l’on commence à déguster depuis quelques années. Un refrain entraînant et des couplets tout aussi séduisants, le morceau est parfaitement ficelé et vous accompagnera dans différentes ambiances. Népal et Doums nous proposent ici un morceau capable de traverser les époques.

LUCIO BUKOWSKI X NIKKFURIE
ORTIES & ORCHIDEES

On savait Lucio Bukowski grand admirateur de la musique des deux frangins de Noisy-le-Sec. Il était donc évident qu’une connexion La Caution-L’Animalerie ne tarderait pas à voir le jour. « Emprunter la rue des Artistes » le temps d’écouter Nikkfurie apporter sa touche sur l’un des albums les plus aboutis de cette année 2016.

KERY JAMES
VIVRE OU MOURIR ENSEMBLE

Immortel. C’est l’impression que donne Kery James au micro pour ce magnifique hymne, cri d’un cœur saignant des récents attentats de Paris comme des milliers d’autres souffrances. Mais Kery James ne les incarne pas, il les porte. Lui, il incarne la révolte et l’espoir, le tout avec une plume fière et forte qui n’a pas pris une ride depuis Ideal J. Le combat continue, et continuera.

Ichon
Avoc is clowning

Loin de nous l’idée de faire de la pub pour la collection SS2016 de la sape AVOC, mais quand Ichon et Myth Syzer s’accordent et se lâchent, difficile de résister à un son-ovni tant au niveau du track que du clip. Le tout sort d’un monde calqué sur le nôtre mais rendu terriblement plus inquiétant et plus effrayant par l’interprétation psychopathe d’Ichon, l’instru folle de Myth Syzer et des chorés désarticulées des Taylor & Bats. Un morceau qui nous ramène à Rella d’Odd Future, une voie encore peu explorée dans le rap français.
Georgio
On rêvait tous de s’envoler
Georgio a encore prouvé cette année qu’il restait un des rares rappeurs à pouvoir à la fois exprimer et provoquer des sentiments avec cette foutue musique. Narration externe ou autobiographie sont autant de moyens utilisés sur Héra pour dépeindre rage, nostalgie, peine et amour avec une force indéniable. Ce morceau dépeint de manière remarquable la jeunesse enfumée de Georgio et ses frères dans Paris Nord et ses alentours, Marx Dormoy en point d’ancrage. Un morceau bonus qui vient boucler l’album avec brio.

Kalash criminel
Sale sonorité

« Comme un mec sur le banc tu vas rien faire, à part rester assis ». Le ton est donné dès la première mesure. Sale Sonorité est un nom tout trouvé pour cette sale série de punchlines mêlant références footballistiques et criminelles sur une très sale prod de Twang. Le flow du Zaïrois en a conquis plus d’un cette année, et tout laisse à penser que son ascension est loin d’être terminée.

Jorrdee
Coller au rythme

Un titre de Jorrdee tiré de son album BJOVR$^IOP€ qui a eu la chance de ne pas finir supprimé comme la majorité des projets du MC. A l’image de la jaquette de l’album, Coller au rythme est un track radicalement épuré, avec une ambiance intimiste propre à l’album composé sous sédatif. Avec ce track vaporeux en forme de calme après la tempête, on retrouve ce que Jorrdee sait faire de mieux, parler d’amour. Et avec le clip en forme de mini court-métrage Jorrdee propose une esthétique du cheap semée de symboles et pourtant loin des codes du rap game.

On s’attend pas à ce qu’ils ouvrent les portes mais qu’ils retiennent la marque du bulldozer.

ZOMBIES ZEKWE

Comment ne pas aimer un morceau qui commence par “Oui oui, ça sent Paname comme la s’melle de Zlatan ou la schnek d’Hidalgo” ? Oui, Zekwé fait bien de la frappe musique mais le genre en pleine lucarne d’un tir surpuissant. Ici, tout fonctionne : l’instru colle aux basques du texte comme une ombre sur le bitume d’un jour de canicule. Et puis les écrits remplis de fulgurance s’enchaînent comme des coups de marteaux incessants.

FIZZI PIZZI
SANS LES MAUX

Sans les maux c’est le premier morceau du nouveau projet de Fizzi Pizzi: C1C2T (Comme Un Chauffeur De Taxi). Pour évoquer les maux du monde avec distance et authenticité, il revêt le costume d’un serveur d’un bar à huitres à Paris. C’est sur une prod de Juliano, dans une atmosphère très réaliste, que se dévoile l’instru mélancolique et désabusée du titre: un prélude à l’album.

VALD
ENVIE

La face sombre de Vald a ressurgi au festival de Dours. Le démon de Selfie a en effet de nouveau opéré dans le ni queue ni tête gratuit avec Envie, un titre hors album produit par Seezy, dont l’instru simpliste et enfantine appuie admirablement la légèreté absurde du MC d’Aulnay. De l’autotune, un p’tit Puccino pour la douceur, des effets visuels psychés et une chorégraphie millimétrée : que demander de plus ?

SNEAZZY X NEFKEU
SKURT COBAIN

La prod d’Hugz Hefner est bouillante, et Sneazzy a passé un sérieux cap sur l’écriture et le flow : plus sûr, plus fort, plus précis, le Sneazzy de chez Super Sound n’a rien à voir avec celui de Super, et c’est tant mieux ! « Teuteu découpé comme jambom de Parme, rebeu est très précis, visage est expressif  / Tu peux nous écouter sans qu’on te parle, ton père le dépressif »

GREMS
2 MARS

Pas de doute possible, Grems est toujours là, plus radical que jamais. Sur 2 mars, le morceau qui clôture son album Green Pisse, l’électron libre du « rap en français » fait la part belle au boombap, comme à l’ancienne, pour déclarer sa flamme au Rap et son mépris de l’industrie. Egotrip mélancolique, élégant et incroyablement puissant, 2 mars prouve que le rap alternatif a encore de belles années devant lui. Peace !

ODEZENNE
MATIN

Un homme, une femme, la vie « entre » eux. Odezenne nous installe dans ce monde si proche et si lointain à la fois avec cette facilité qu’ils ont à vous capter dans leur monde. Attardons-nous. Après tout, ce n’est rien qu’un matin comme les autres, simplement unique dans son univers. Prenons le temps d’apprécier le rap si particulier d’Odezenne, cette poésie magique…

PRINCE WALY
SOUDOYER LE MAIRE

Quand Waly chope le crom, ça fait mouche à chaque fois depuis Big Budha Cheez. Prince Waly et Myth Syzer sortent ce mois leur projet commun Junior, droit sorti de la crème de la crème des 90’s, dont le deuxième extrait est d’aussi bonne augure et manufacture que le premier : le flow fondamentalement rétro de Waly est un bon vin à consommer sans aucune modération. Junior dans les bacs le 2 novembre (2016, malgré tout).

MHD
AFROTRAP #5

Le nouveau chouchou des médias français est aussi dans notre classement. Pourquoi ? Parce que la rythmique de son Afrotrap #5 et ses gimmicks qui collent aux neurones en font un artiste indéniablement à suivre. Et puis, le mec a réussi à se faire connaître avec cinq morceaux qui font un tout d’à peine dix minutes, c’est assez fort pour être souligné.

BOOBA
E.L.E.P.H.A.N.T.

Mets play et kiffe (ou pas) si tu aimes le flow sous autotune de Booba en mode 92I Veyron. Le sens de la formule et l’interprétation de B20 y sont toujours autant percutants, quoique la voix robotique fatigue vite. Un cran au-dessous de Salside, mais une des meilleurs productions 2016 du quarantenaire le plus côté du game. Quand s’arrêtera-t-il ? Surement pas demain et ce n’est pas plus mal.

KAARIS
NADOR

Au début, le son est chelou, le refrain, déconcertant. Puis y a les couplets de Riska, où il enchaîne les rimes aux sonorités addictives. Le Kaaris énergique est de retour, et c’est tout ce qu’on aime, car tout comme lui, on ne pense bien souvent qu’avec nos ueuq. Morceau parfait pour la salle, la conduite dangereuse et la tape entre amis dans un 30 m2. Blablacaar le recommande aussi vivement. PUTEEUH.

JUL
COMME UNE MACHINE

Copains puristes, sortez vos défibrillateurs. En 2016, Jul est partout et même sur Le Rap En France. En même temps quand il s’affranchit de son autotune, de ses rythmiques de sous-reggaeton et qu’il balance des sons sans aucune arrière-pensée sur YouTube à 3 heures du mat’, comment ne pas l’aimer ? En 2016, écouter Jul ce n’est plus le mal : c’est le sang. Mais à petites doses quand même…

SWIFT GUAD X DAVODKA
MA GUEULE

Il était temps ! Première collaboration entre Swift Guad et Davodka, il fallait Mani Deïz à la prod pour rallier ces deux loups de la scène indé française. Boom bap, piano, voix rauques et plumes affûtées, la recette est simple et sans faille, sublimée des échos d’une guitare électrique à la fin du son : un genre d’hécatombe 3.0. La connexion fonctionne et on se prendrait même à rêver d’album commun pour ces briscards. Qu’est-ce qu’elle a leur gueule ?!

DOSSEH X NEKFEU
PUTAIN D’EPOQUE

Putain d’époque est un putain de son lâché pour les fans de « Dosseh tah l’époque« . Le MC d’Orléans y peint un bilan humain pour le moins pessimiste porté par une prod aérienne, inquiétante, et le flow sans merci qu’on lui connaît. Nekfeu n’est pas en reste, nous offrant un couplet visiblement conçu en harmonie avec celui de Dosseh, plein de sincérité et de flows chirurgicaux, de rimes complexes et de constats désespérants. Putain d’époque, c’est un abrégé de l’année 2016 en France.

ROCHDI
LE MARTYRE D’OSIRIS

Brutal et raffiné, le style de Rochdi est unique en France. Du dérangeant au sublime, ce morceau s’inscrit dans les deux catégories. Phrases morcelées, break beat, césures, tout évoque le martyre du dieu égyptien découpé en morceaux par son frère Seth. Représenté en érection par les anciens de la terre noire, Osiris est aussi un symbole de résurrection, Rochdi joue avec ces figures mythologiques pour défendre un rap martial embrassé par les démons qu’il cherche à fuir.

LE CLUB
LA MAGIE DE PARIS

Sorti de nulle part en début d’année, ce duo parisien mérite largement sa belle place dans notre classement. Il n’aura fallu qu’un refrain pour nous décider. Un groove indéniable, une sorte de ritournelle chantée a tue-tête, un vrai sens de la musicalité, sur ce refrain aux airs aériens. On attend la suite avec impatience, mais elle s’annonce radieuse à l’écoute des quelques autres sons distillés ici et là avant un projet qui se fait attendre. On se voit cette année !

SENAMO  
FREESTYLE ALL SHARTS 2

Trois fois rien était déjà un album tout à fait bon. Mais à la fin de ce freestyle d’anthologie, impossible de passer outre. Ce morceau est un classique, dans la lignée des meilleurs freestyles de groupe de l’histoire du rap français. Qu’on parle des couplets de Saké, Paco, James Deano ou autres Jean Jass, Caba ou Romeo Elvis, on ne peut que s’accorder sur une chose : c’est une tuerie. La crème de la crème du rap belge, bien aidée par quelques pointures hexagonales, livre une prestation hors norme. Si vous tombez dedans, vos voisins finiront par faire les backs tellement cette piste est addictive.

KT GORIQUE X HUGO TSR
TOUS LES SOIRS DU MONDE

Quand le TSR Crew use la rime avec un couteau suisse, la saignée pratiquée sur nos oreilles ne peut être qu’un bon moyen de guérison. Et c’est définitivement dans un bon état que l’on ressort de cette écoute, confirmant la vraie bonne idée de Kt Gorique d’avoir invité le « voisin » parisien sur son album Tentative de survie. A prescrire tous les soirs du monde pour les auditeurs à la recherche de feats réussis !

PRINCE WALY
VINEWOOD

Waly nous donne rendez-vous dans le quartier huppé de Los Santos, Vinewood. Voitures de sport, gros bonnets de la pègre et restaurants de luxe sur fond de coucher de soleil californien. Loveni et Waly assurent l’animation sur un beat de Myth Syzer qui produit tout l’excellent EP Junior. On s’enfonce dans les sièges en cuir de la berline et on s’allume un gros cigare.

JP MANOVA
LE STRESS

Rentré dans la course sur le tard, JP a déjà rattrapé un grand nombre de concurrents ces deux dernières années. 19h07 pour l’heure de départ et depuis, quantité de productions se succédant jusqu’à ce dernier titre clippé par Thomas Burgess dans les espaces d’Abraxas de Noisy-le-Grand. Un décor préféré à l’Esplanade la Défense ou les quais de la gare du nord en heure de pointe, qui auraient pu tout aussi bien convenir à la thématique choisie par le MC et la gestuelle du danseur Bruce Ykanji accompagnant l’ambiance du morceau. Et si on prenait le temps de se poser pour apprécier…

KEKRA
TRÈS RUCHE

Morceau d’opening de sa tape Freebase 3 sortie en fin d’année, Très ruche annonce la couleur : ce sera sombre, trapé à fond, auto-tuné comme jamais, débile et jouissif. Tout en gimmicks et dabs intempestifs, Kekra fuck le rap sans baisser son froc et met à terre toute la concurrence. L’auteur de Pas Joli ne se cherche plus, il a trouvé sa patte. Ne reste plus qu’à creuser son personnage à fond pour qu’il s’impose durablement dans ce fucking jeu. On ne se fait aucun doute sur sa capacité à y arriver.

ROMEO X CABA
BRUXELLES ARRIVE

La qualité du rap belge n’est plus à démontrer. Roméo Elvis et Caballero s’associent sur ce track pour exprimer leur désir de bouffer la capitale du rap francophone, Lutèce. Tout le monde est « serré dans une caisse » et va falloir commencer à passer la foutue maille. Loin des autres clips rose bonbon de Roméo Elvis, ici on voit Jeanjass, la smala et l’or du commun groupés qui jouent avec une borne wifi. Petit footing de la team avant de monter sur le ring.

FIXPEN SILL
EDELWEISS

Les deux larrons de Fixpen Sill ont décidé de nommer ce morceau du nom d’une fleur que l’on trouve uniquement dans les hauteurs. Pas étonnant qu’ils atteignent des sommets sur une production de Stratega qui colle magistralement bien au style de Vidji et Kéroué. Ça fait maintenant quelques années que Fixpen impose des morceaux dans les tops de fin d’année et ce n’est pas prêt de s’arrêter. En tout cas, on continue de les suivre avec une vive attention !
cyborgnekfeu

NEKFEU X NEPAL
ESQUIMAUX

Ça faisait longtemps qu’on attendait une telle connexion entre Népal et Nekfeu, et personne n’est déçu. Sur un fond aux airs internationaux mêlant anglais et japonais, le couplet de Népal résonnera dans vos tympans comme une déflagration durant de longue heures, tandis que Nekfeu consume l’instrumentale avec une diction plus rapide et maîtrisée que jamais. Il sera maintenant difficile de vous retenir de marmonner « esquimaux » en boucle.

BASTARD PROD
INTRODUCTION

Certes, Sendo est excellent, on adhère à son écriture très imagée servie par un flow écharpé, Abrasif est toujours aussi mordant, 10vers épouse à merveille la prod de Crown, mais Furax est carnassier, stratosphérique, de simples adjectifs semblent bien incapables de rendre au mieux l’incroyable puissance du couplet du Toulousain. Entre multi-syllabiques et autres assonances de génie dont il a le secret portées par son inimitable timbre de voix rocailleux, Furax signe à coup sur l’un des couplets les plus marquants de l’année.

KALASH X BOOBA
ROUGE ET BLEU

On avait déjà vu Booba se faire manger sur un feat (cf. Kalash avec Kaaris), mais la chose est plutôt rare. Cette fois-ci, c’est Kalash – connu depuis des années du côté des West Indies mais révélé avec KAOS en métropole – qui joue le rôle du challenger surpassant le champion. Parfaitement à l’aise sur l’instru, variant les flows et le chant, le martiniquais nous ambiance juste comme il faut. Booba ne démérite pas non plus, et les deux zoulettes du 9.2 I offrent au final une pure combinaison. Alors sors le rhum et Pé gyèl a-w.

DAMSO
BRUXELLES VIE

Le plat pays version 92i. Révélé grâce à Pinocchio l’année précédente, l’un des MCs les plus suivis de cette année 2016 nous introduit sans formule de politesse dans sa « vie » bruxelloise. Invitation difficile à refuser tellement Damso impose un style direct et peu garni en subtilités, si ce n’est celles cachées derrière les références (du Manneken pis à Grey’s Anatomy) pour nous raconter son histoire.

NIRO
JAJA

Une innocente prod de Wealstarr mêlant mélodie tranquille et entêtante à des basses lourdes et percutantes y est violemment décapitée par la verve enragée de Niro. A coups de flows souples et virulents, de rimes sales et créatives, d’un refrain semi-chanté fait de vantardise insolente et de mépris ostensible, Niro démontre encore et une fois pour toutes qu’il est une force sur laquelle le game doit compter.

NIRO
ON S’AIME PAS

L’un des quelques sons introspectifs de Or Game, avec J’espère et On s’en remettra. Montrant une fois de plus qu’il ne saurait être résumé au gangsta rap énervé, Niro dresse dans cette track un bilan pour le moins désabusé de ses relations, dans la vie comme dans le game, et plus génénéralement de la société des hommes, avec son énergie oratoire habituelle, adoucie par une prod onirique toute en basses aussi profondes et vibrantes que le refrain, presque tragique : « On est tous sur le même bateau / Mais un océan nous sépare« . Un must pour tout amateur ddu bonhomme.

LACRAPS
LA GALÈRE

La plume de Lacraps se dilue dans la jolie boucle mélancolique que lui a concocté Mani, et, le temps d’un morceau, on se laisserait aller à la contemplation, à fouiller son passé, se remémorer les souvenirs heureux comme nos errements d’antan. Gageons que c’était la visée première du MC : le contrat est rempli haut la main. Les morceaux se suivent (et se ressemblent diront ses détracteurs), et voient Lacraps s’imposer de plus en plus comme un des porte-parole d’une jeunesse désabusée, sensible, meurtrie, revendicative et talentueuse. On attend beaucoup de lui en 2017 et on espère qu’il va confirmer.

SOFIANE
FAIS LE MOUV’

Si beaucoup pouvaient proclamer la mort du rap ghetto ces dernières années (avec la fin de Salif, le mutisme de LIM, la dislocation de la Mafia K’1 Fry, la déchéance de Rohff…), autant devraient se réjouir de la révélation Sofiane. Parti de presque rien en début d’année, il a su imposer son concept avec intelligence en s’entourant correctement. Ce n’est pas un hasard si son album est l’un des plus attendus de 2017. Le 93 est fièrement représenté dans les paroles crues et hardcores de ce nouveau rappeur prometteur qui a mangé du pain dans du pain et qui retourne à Bucarest chercher l’amour.

FIXPEN SILL
MAUVAIS ŒIL

Si Mauvais oeil est un titre qui n’a pas du tout été mis en avant par Fixpen Sill lors de la sortie de l’album Edelweiss, c’est pourtant celui qui nous a le plus scotché. Le regard que nous jettent les jaloux et les envieux et qui aurait le pouvoir de noircir notre existence agit rarement par hasard, et les m’as-tu-vu n’auront que ce qu’ils méritent. Un piano sombre pour une drole d’ambiance mortuaire qui accueille avec synergie les placements rythmiques si chers à Vidji et Kéroué, dont les prestations lyricales tapent encore le haut du panier avec aisance. Encore un sans-faute pour Fixpen Sill.

DAMSO
GRAINE DE SABLIER

Il aurait aimé pouvoir manier le temps, mais il manie sa plume et la maîtrise du micro avec excellence. Damso, rappeur bipolaire, tantôt hardcore, tantôt penseur, nous parle de sa vie passée avec regret et amour, en remontant les aiguilles de l’horloge à travers ses phases. Un morceau authentique, bien appuyé par une prod originale, et dont on aimerait ne pas entendre les notes s’arrêter.
sethgeko-barlou

SETH GUEKO
MAÎTRE DE CÉRÉMONIE

On a envie de parler de Seth Gueko à l’ancienne en découvrant ce morceau, mais ce ne serait pas tout à fait vrai ; par le passé, le barlou n’a pas souvent versé dans le rap sauce golden age, d’autant qu’il n’en a pas fait partie. Mais avec Titi Parisien, il a amorcé une nouvelle recette, une variante de son style qui touche à son apogée dans Maître de Cérémonie : un beat tah les 90’s américaines, lent, tranquille, un flow qui l’est tout autant et sublime sans le diluer un texte digne de la brutalité coutumière de Seth Guex. Simplicité, efficacité.
TENEBREUSE MUSIQUE X HAMZA
NO LIMIT
Plus débile tu meurs. Et bordel que c’est bon ! Avec cette connexion belgico-francilienne, Alk, Sidi Sid et Hamza signent un des morceaux phares du registre crade et idiot dont on se réjouit tant. Overdab, weed, codéine et whisky coca autour d’une table de billard dans une ambiance enfumée à la Suicide Squad et vous pouvez commencer à jouer avec vos limites. ux risues et périls de votre organisme.

SCH
HIMALAYA

Onzième et meilleur track d’Anarchie. SCH y déverse son vague à l’âme avec méthode et application. L’heure est à l’amertume envers les traîtres, envers la division des siens, inéluctable, et les sales conséquences engendrées par la « misère sociale ». C’est noir, c’est percutant, c’est bon. Au sommet du rap conscient 2.0.
Lucio Bukowski
Décalage vers le rouge
Education civique, art et déco au programme de ce pavé incorrectement politique. En roue libre, Lucio se montre une nouvelle fois plein de bonnes abstentions pour les années à venir ! Une confitures d’orties à déguster par tous ceux qui ont perdu leurs images panini et leurs illusions face au paternalisme des « plus grands ».

LONEPSI
AQUARIUM

Lonepsi a distillé toute l’année des titres inédits. Aquarium apparaît comme l’un des meilleurs grâce à une écriture emprise de sensibilité. On apprécie le travail sur son flow  mi-rappé mi-chanté, le changement de rythme, l’interprétation appuyée ; ce qui en fait un morceau hypnotisant et entêtant.

BOOBA
DKR

Fatalement, quand Kopp sort un nouveau morceau, on se jette dessus, tant du côté de ses admirateurs que de ses jaloux détracteurs. Après son dernier single Éléphant, c’est cette fois avec DKR que Booba revient sur une prod de Jack Flaag. Le Duc de Boulogne débarque dans ce top, le pot changé, prêt à roue-arriérer des mamans.

PANAMA BENDE
FUMEE VERTE

Les vrais petits princes de Paris, ce sont eux. Avec cet EP, l’un des crews les plus prometteurs de la capitale a frappé un grand coup. Complémentaires, audacieux, techniques, uniques, les membres de cette bande ont su insuffler une âme à ce son. Véritable démonstration de tout leur savoir-faire, Fumée verte est une promesse pleine de niaque pour le futur du rap français.
Melan
J’avance, j’échoue, j’me relève
Melan fait partie d’Omerta Muzik, et l’appartenance à ce collectif toulousain est gage de plusieurs choses : le son sera hip-hop dans les plus purs codes du mouvement, le texte sera cru, agressif et très bien écrit. On ne se lasse pas de sa plume, encore moins des vocales dans la prod, et alors quand il incruste un petit sample de Lino en plein morceau, on ne peut qu’approuver encore plus…

DOOZ KAWA
ME FAIRE LA BELLE

La mandoline de Vincent Beer-Demander pour instru, un clip à la fois simple, esthétique et envoûtant avec la participation du danseur Link Berthomieux, Dooz Kawa sait s’entourer d’artistes compétents sur ce morceau qui ouvre son dernier album. Et le résultat est au rendez-vous pour un son magnifique qui a déjà un air de classique comme tout ce que touche Dooz Kawa.

CABA & JEAN JASS
YESSAÏ

Un son à l’odeur de bière et de viande grillée, sans oublier quelques arômes de chanvre qui peuvent chatouiller vos narines à la première écoute. Dans un morceau parfaitement égotrip, les deux compères vous régaleront si vous aimez les bonnes vibes des années 90, alors sortez vos plus beaux pas de danse et déhanchez vous sur les placements techniques des deux rappeurs.

ALPHA WANN
BARCELONE

« Technique tout le temps », Alpha Wann se faufile sur l’instru de VM The Don maitrisant placements, sens de la formule, schéma de rimes, tel un numéro 10 au toucher soyeux. C’est justement à travers les métaphores footballistiques qu’il se raconte lui et son équipe sur ce titre d’Alph Lauren 2. Barcelone est logiquement la ville choisie pour imager ses propos et son clip aux douces saveurs de l’été.

ALKPOTE
PYRAMIDE

Deux couplets d’une spontanéité déconcertante, un prod’ simplissime, et des gimmicks qui font l’effet d’une gifle à chaque fin de line, voilà la recette du délire trap ultra nerveux qu’est Pyramide d’Alkpote. La rencontre de l’Empereur et de DJ Weedim fait mouche à chaque seconde dans ce tube complètement barré et ghetto en même temps, et nous rappelle que le rappeur d’Evry n’est pas là pour plaisanter. (Fume !)

KERY JAMES X LINO X YOUSSOUPHA
MUSIQUE NÈGRE

Sur le papier, Kery, Bors et le lyriciste bantou, ça fait déjà mal ; au micro c’est encore une autre histoire… et difficile de ne pas mentionner le clip, tant de beau monde y figure ! Le clash est terminé : Musique Nègre, 1 – 0 Henry 2 lesk1 !

KALASH CRIMINEL X KAARIS
ARRÊT DU COEUR

Quand Ris-kaa décide d’inviter Kalash criminel pour un son on ne peut que s’imaginer que ça va être sale et lourd. Et on est servis. Les deux sevranais envoient rafales de mots sur rafales de mots pour violer nos oreilles. Allez, on retourne déguster notre limonade de chatte.

NEKFEU
HUMANOÏDE

Quand un géant déverse ce qu’il a sur le coeur, le tsunami émotionnel est inévitable et nous frappe de plein fouet. Voix rauque chargée de sentiments, texte lyricalement poignant et criant de vérité, innombrables tours de passe passe avec la langue de molière; le tout sur une instrumentale de plus en plus captivante. Nekfeu mêle donc performance et calculs mais aussi émotions et interrogations dans un même esprit, et le résultat est mémorable; Humanoïde.
DOSSEH X BOOBA
INFREQUENTABLES
On l’attendait depuis longtemps, ce featuring. Deux fiers représentants du rap game français, tout en muscles, débardeurs, grosses liasses et bitch ass de partout. Un condensé de testostérone qu’on déteste adorer (ou qu’on adore détester, on ne sait jamais vraiment) et qui ne trahit pas ses promesses de violence. Si Yuri n’a pas été aussi réussi qu’il a été prometteur, nous retiendrons tout de même certains morceaux très réussis qui, rassemblés sous un projet, auraient constitué l’EP de l’année.
ALPHA WANN X SPRI NOIR
LUNETTES NOIRES
Featuring exceptionnel extrait d’Alph Lauren 2, l’un des meilleurs projets de l’année assurément, portés par un Alpa Wann plus fort et mature que jamais sur les couplets, et d’un S Pri Noir éclatant au refrain et le temps d’un couplet qui n’a rien à envier à ceux d’Alpha. « Nous sommes le genre de personnes qui sont rémunérés pour foutre leur putain de ieps en club« , et le genre de jeunes talents montants sur lesquels il faudra nécessairement garder une oreille.

SOPICO
CIEL BLEU

De douces notes pour un son réussi. Produit par Sheldon, les gars du Dojo ne cessent de prendre en assurance, technique et style, et Sopico en est un parfait exemple. Extrait de son excellent album, Mojo, le So’ place minutieusement de belles phases travaillées sur une prod mélangeant acoustique et kicks rythmés. Un morceau que l’on valide assurément.
LOMEPAL
ACHILLE
Sur Achille, le MC revient sur 7 ans de carrière, avec un flow presque chanté pour un morceau progressif, gagnant en intensité à mesure des paroles. Comme un inventaire introspectif, ponctué par un refrain, on suit tout en douceur la déclamation presque mélancolique de Lomepal.
LACRAPS
42 GRAMMES
Titre éponyme de l’album, 42 Grammes est la quintessence de ce que peuvent donner Lacraps et Mani réunis. C’est un morceau solide et imprégnant qu’Ali vous invite à réécouter plusieurs fois pour bien le comprendre mais honnêtement, on avait pas vraiment besoin de cette raison pour appuyer sur replay.
KAARIS
BLOW
1ère écoute : c’est quoi cette merde ?
2ème écoute : mouais… ça passe.
3ème écoute : PLANE COMME L’AVION DE PABLO !!!
SOFIANE
POLICE NATIONALE
Le freestyle introduisant le morceau est un peu balourd. Mais dès que les premières notes de l’instru retentissent, on comprend qu’on a affaire à un des titres les plus solides de la saga Je suis passé chez so’. Le flow, maitrisé et hargneux, sert parfaitement les propos d’un Sofiane toujours plus déterminé et ne manquant pas d’humour. Toute sa réussite se trouve là-dedans, c’est un condensé de ce qui fait son succès.
KOHNDO X NEKFEU
FAUT QU’JE TIENNE
Présent sur le cinquième projet de Kohndo Intra Muros, Faut qu’je tienne représente plusieurs choses. C’est une photographie sans filtre de notre société actuelle. C’est un pont entre l’ancienne et la nouvelle école sonnant comme un passage de flambeau de plus dans notre cher rap français. C’est une collaboration entre Kohndo et Koubiak Film, à qui l’on doit une superbe réalisation. C’est un excellent morceau.
GEORGIO
L’ESPOIR MEURT EN DERNIER
Troisième extrait d’Héra, L’espoir meurt en dernier ouvre la tracklist de l’album à venir de Georgio : héritier du boom bap autant que de la scène française moderne, Georgio choisit de mélanger les codes pour les briser. Sa force réside dans le juste dosage de noirceur et de clarté, nous faisant balancer entre la rage le matin et la mélancolie le soir. Aux frontières du rap et du pop-rock, on assaisonne et on déguste !

NIRO
MAMA T’AVAIS RAISON

Maniant les codes actuels à merveille, et sans jamais rien perdre de cette détermination ou de cette rage qui ont fait de lui l’un des emcees les plus côtés du game, Niro dévoile le premier extrait de son album Les Autres à venir en décembre. Mama t’avais raison est à la fois un single réussi tout en restant totalement un morceau de rap, à la fois énervé voire violent mais toujours avec cette droiture dans l’attitude et les propos – dites-le avec des fleurs, le #mamatavaisraisonchallenge qu’il a lancé sur snapchat nous incitait à offrir des fleurs à la notre… Brigand au grand cœur, va. On a le sentiment que Niro sait tout faire, et n’est pas prêt de s’arrêter de bouffer la concu par le micro. Roulez

HUGO TSR
VOISIN D’EN HAUT

L’un des morceaux de l’année assurément. I.N.C.H et Hugo nous ont offert en 2016 un incroyable exemple d’harmonie entre producteur et MC, instru et rap. Impossible d’envisager en effet que la production d’I.N.C.H n’a pas été taillée pour recevoir le texte de Hugo, angoissant, halluciné et paranoïaque, et celui-ci pour épouser cette face B, angoissante, hallucinée et paranoïaque. Dostoïevski et Maupassant rappeurs ? C’est Voisin d’en haut.

BRAV
REVOLVING

Revolving est un son engagé qui esquive les pièges du défunt rap « conscient », à savoir l’ennui et l’enfoncement de portes ouvertes. L’humilité du rappeur havrais, c’est aussi d’utiliser le « nous » et par cela de s’inclure dans ce portrait ténébreux de la société « C’est tout ce que nous sommes et tout ce que nous laisserons : des égocentriques par orgueil, égo-centrés, égo sans fond ». Un vrai morceau engagé.
KERY JAMES
MOUAHAMMAD ALIX
Kery James sortait cette année un énième album sans pour autant baisser d’un millimètre sa garde. Dans la lignée des égotrips classiques Le combat continue 3 et Le retour du rap français, Kery redémontre à chaque nouvelle sortie qu’il excelle sur ce terrain, même quand l’instrumentale sort de ses lignes habituelles. La boxe métaphore de son œuvre, le combat continue encore et toujours faisant de lui l’un des derniers grands rescapés du rap conscient.
A2H
PARDONNEZ-MOI
Un mélancolique piano sur un rythme de trap, c’est la forme qu’a choisi A2H pour prendre du recul et faire un point sur son parcours musical et personnel. Une énorme dose de sincérité accompagne ce morceau entre amour de la musique, rage de vaincre et souvenirs d’enfance. L’écriture semble facile et naturelle comme si la rime et la rythmique qui l’accompagnent s’étaient retrouvées là comme par enchantement. Une superbe entrée en matière pour Libre.

PNL
ONIZUKA

Nouvelle immersion dans l’univers d’Ademo et N.O.S, fait de parallèles récurrents entre le manga japonais, leur vécu et leur vision personnelle du monde. L’instru, l’un des plus réussis de DLL, se mêle à merveille avec le flow chanté et les hurlements caractéristiques de PNL. Un son idéal pour rôder la nuit sans but et sans putes.

S-CREW
C’EST PAS UN FILM

Pour les amateurs de bom bap et de flow un peu plus énervé et technique, ce morceau sera sûrement le préféré de Destins liés. Le contenu est plus sombre et percutant que les autres titres, le rap est plus tranchant et le flow plus acéré. On y retrouve Nekfeu, qui crache sa haine sur un prod de qualité signée Hugz Hefner et Framal sur le refrain qui vient apporter la touche calme et posée. C’est par le biais d’un clip scénarisé, mettant en avant un homme qui se fait rattraper par  son avidité, que les deux mcs nous montrent un autre facette de leur musique, et on aime ça !

A2H X FLYNT
A LA BASE

Quand deux des meilleurs rappeurs de France décident de s’allier sur un même morceau, l’affiche devient forcément alléchante. A2H et Flynt répondent haut la main aux attentes, chacun à leur manière. L’homme du 77 entame le bal avec son style caractéristique mais c’est Flynt qui nous surprend en sortant de ses sentiers battus et en accélérant son flow. Une réussite qui donne envie de se retrouver sur les barricades à République ou Opéra.

SCH
ANARCHIE

Tout le monde attendait le natif d’Aubagne pour son premier album Anarchie. Il répond présent dès l’intro. En conservant le style qui lui est propre, mis en valeur par une prod de DJ KoreSCH savoure sa nouvelle célébrité dans un bain de sang. Mais il reste attaché à ses racines et sirote toujours dans sa « cristaline pleine de ciroc » comme à l’époque de ses premiers freestyle. Et toujours en fond cette sordide impression que SCH rappe avec des lames de rasoirs au fond de la gorge.

BOOBA
SALSIDE

Booba continue de voguer tranquillement sur les vagues salées du rap français. Si Salside n’était qu’un freestyle sorti à l’arrache sur sa radio et s’est transformé en un magnifique clip qui a fini d’asseoir son fameux Ouloulou. Même stratégie marketing pour DKR : sortir le son, puis le clip quelques mois après en rallongeant l’intro. Trônant avec son arrogance éternelle sur le fauteuil usé du rap français, Élie donne l’impression de pouvoir tout se permettre. Et s’en donne à cœur joie.

ALKPOTE
AMSTERDAM CITY GANG

Ceux qui apprécient les bienfaits du chanvre et la douceur de vivre de la capitale néerlandaise comprendront immédiatement de quoi l’on parle avec Amsterdam City Gang. L’Empereur délivre ici une ode à la beu’ sur une prod planante de DJ Weedim. Couplets et refrains autotuné, Alkpote nous dévoile ici sa conception de la détente entre potes et on ne vous en voudra pas si vous êtes du même avis que lui.

MZ X NEKFEU
LES PRINCES

Amateurs ou non de la MZ, la collaboration avec Nekfeu est un succès et l’osmose est au rendez-vous. Les rappeurs nous parlent d’un Paris dépravé, d’embrouilles et de sorties chez l’épicier, mais aussi de rêves de conquêtes et de toutes les rencontres que l’on peut y faire, bonnes ou mauvaises. Le titre est très bon, le genre que l’on écoute en boucle jusqu’à n’en plus pouvoir.

NEPAL
RIEN DE SPECIAL

Baignant dans une atmosphère si étrange, c’est le morceau le plus énigmatique du dernier projet de Népal, 444 nuits. Mélangeant en quelques minutes observations, visions pessimistes et réalité bien ancrée, il nous invite à s’introduire dans ses pensées les plus poussées, tout en nous incitant à porter quelques réflexions sur nos multiples actions. Un morceau que l’on retiendra longtemps.

LORENZO
FREESTYLE DU SALE

Beaucoup ont adhéré, certains n’ont rien compris – mais trop l’érigent en pitre ou en génie mais ce sont ces deux plus grandes qualités qui peut-être éclairent le mieux la singularité de Lorenzo : la technique et l’humour. Lorenzo est un MC médiocre à bien des égards, mais il n’est ni plus ni moins que le rappeur qui a popularisé le rap parodique dans l’Hexagone. Period.

VALD
EUROTRAP

Vous en aviez marre de l’Afrotrap ? Vald vous délivre l’Eurotrap et déchaîne la tornade dans le club. Au programme, boson de Higgs, cinéma et Eddy Malou. Au passage, un refrain en forme de rappel à l’ordre au rap game et un clip à customiser soi-même. Toujours plus fou, Vald élargit encore le cadre du rap avec ce morceau puissant, bien confortable dans son onesie camouflage.

LOMEPAL
OYASUMI

Bonne nuit. Oyasumi est une ballade, une invitation au repos, à la décompression. Aux questionnements existentiels également, qui accompagnent la fin de soirée d’un Lomepal rêveur. Un hymne onirique aux accents mélancoliques. Une prouesse de rap sincère et apaisant, porteur de sérénité.
jazzybazzultraparisien

JAZZY BAZZ
ULTRA PARISIEN

Sans doute l’un des meilleurs morceaux de l’album P-Town, Ultra Parisien est de ces sons qui nous rappellent pourquoi on aime le rap. Une histoire, une sincérité qui touche même ceux qui n’aiment pas le foot, et la critique d’un système dévastateur obsédé par l’argent et le pouvoir, loin de la vie rêvée des rappeurs. Le tout bien servi sur une instru’ de Myth Syzer. Boom, replay.
pnljsquauderniergramme

PNL
JUSQU’AU DERNIER GRAMME

N.O.S et Ademo clôturent l’album par un cri venant déchirer la nuit. Superbement écrit, tout en regrets et désarroi, tout en conscience et désespoir. Les frères crient leur haine auto-tunée comme pour en adoucir l’indicible dureté, extériorisant leur haine à s’en déchirer les cordes vocales. Une démonstration poignante de l’indéniable talent narratif de ces deux enfants de la balle arrivés malgré eux sur le trône, bien décidés à y asseoir leur suprématie. Envoûtant jusqu’au dernier battement.

LUCIO BUKOWSKI
RUBAIYAT

« Ça sonne étrange hein », en effet, le rappeur lyonnais nous offre une forme d’écriture inédite pour ce morceau, à savoir une structure de rime en AABA, que l’on nomme le Rubayiat, hérité des poètes persans du XIIème siècle. La dissonance créée permet de mettre en valeur certaines phases et d’apporter de la nuance là où le flow n’opère pas de variations particulières. L’écriture de Lucio est toujours mise sur orbite par une nouvelle pépite d’Oster Lapwass.

CABALLERO & JEAN JASS
REPEAT

On ne sait pas si Jean Jass a obtenu son penthouse avec vue sur la France et les Pays-Bas mais une chose est sûre, c’est qu’avec ce morceau, lui et Caba trônent tout en haut de l’année 2016 du rap français. De la production jusqu’aux flows des deux larrons belges et à leurs textes, cet egotrip frappe dans le mille. Sûrement l’un des morceaux de l’année.

SOFIANE
93

Lorsque le Zaïrois sauvage passe chez So, c’est pas pour pousser la chansonnette. Les deux révélations du rap hardcore partagent le même univers et c’est sûrement pour ça que la mayonnaise prend si bien. 93 Empire est assurément un des hymnes de l’année, un genre de 93 Hardcore version 2016 si on peut se permettre la comparaison. Bref, encore un putain de son pour pousser de la fonte ou se sortir du lit.

PRINCE WALY
JUNIOR

Amis nostalgiques d’un temps passé, fermez les yeux et appuyez sur play. Vous voilà de retour dans les 90’s avec chaînes en roro, ghettoblaster projetant du Wu Tang sur le capot usé d’un lowrider avec sa suspension hydraulique, sa moustache frémissante et ses influences gangster. Rouvrez les yeux, vous êtes en 2016. Mais promis, Prince Waly est une machine à remonter le temps.

JAZZY BAZZ
LE ROSEAU

Lyricalement, le Jazzy Bazz ne fait qu’exceller, sur à peu près chaque phase de chaque son. Son flow, posé et calme, est la seule chose sur laquelle on peut ne pas accrocher, pour des questions de gout totalement subjectives ; mais son aisance à faire valser les mots dans un torrent de multisyllabiques et autres rimes riches ne peut qu’être au moins saluée, au mieux grandement appréciée.
Soirée Noire met en scène un Dooz grillant une clope devant un film de Burton, acculé par les anges noirs, éclairé par la lueur tamisée de ses tourments. Pour fuir ses démons ou les accepter ? On ne sait plus trop tant il nous narre ses errements de manière infantiles mais lourde, naïve mais réaliste. Techniquement, le morceau reste dans la droite lignée de ce que Dooz fait si bien, entre rimes en rafale et couplets pleins de sens. Encore un grand cru.

DAMSO
AMNÉSIE

L’introspection à son paroxysme. Amnésie est un cas d’école : là où se rejoignent la mélancolique tristesse de l’esprit et l’acerbe vulgarité du verbe, coïncidant en une symbiose parfaite. Comme si deux forces se rencontraient pour se neutraliser l’une l’autre, livrant comme seul reste un morceau poignant, enrobé dans une couche d’ignominies. Une chanson à l’image de son interprète : bien plus profonde et réfléchie qu’elle n’y paraît.

LOMEPAL
R2D2

Finement représentatif du climat social actuel, R2D2 est le track égotrip de Lomepal le plus désabusé. Un gros flop de la flatterie, un bide qui gargouille et « produit le même son qu’R2D2 », une standardiste de Pôle Emploi qui le prend de haut, Lomepal nous balade sur un beat électro avec une volontaire nonchalance. Ascenseur émotionnel garanti entre désenchantement caustique et vanité à laquelle on peine à croire, le troisième meilleur morceau de l’année est déjà un classique.

PNL
DA

Ils auraient voulu mettre la couronne sur la tête du petit frère. Finalement, un chimpanzé en héritera, en direct de leur cité des Tarterêts. Illustration parfaite d’un dicton qui leur va à merveille : les pieds sur terre, la tête très loin. Car bien qu’enracinés dans une réalité qui leur colle à la peau, les deux frères ne peuvent plus dissimuler leur succès aussi mérité qu’incroyable. Après un disque d’or placardé sur les murs de la MJC, leur triple disque de platine trônant fièrement chez le iencli Véher ? Pas impossible.

LA-HAUT 
HUGO TSR

LE TITRE DU MORCEAU ÉTAIT PROBABLEMENT PRÉMONITOIRE. HUGO TRÔNE TOUT EN HAUT DE NOTRE CLASSEMENT AVEC CE MORCEAU PUISSANT, PROFONDÉMENT ATTACHÉ AUX RUELLES PARISIENNES. IL FAIT ICI CE QU’IL FAIT DE MIEUX, CE QUE LES DÉTRACTEURS CARACTÉRISENT COMME « DU HUGO », C’EST-À-DIRE PORTER UN REGARD ACERBE ET PLEIN DE RECUL SUR SES CONTEMPORAINS ET SUR CETTE SOCIÉTÉ QUI NOUS ENGLOUTIT TOUS SANS QU’ON AIT À PEINE LE TEMPS D’Y RÉFLÉCHIR.

RETROUVEZ TOUS CES MORCEAUX DANS UNE PLAYLIST